1. |
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Peut-être que je suis très bien comme ça
Dans le hall d'une gare désaffectée
Mauvais terminus, endormi au tramway
Piano désaccordé, affichage brisé
Elles passent toutes à côté de moi
Sans me jeter un seul regard
Bruyante et piaillant comme des idiotes
Et comme toujours je dois m'écarter
Peut-être que je ne suis pas fait pour ça
J'ai perdu les paroles de ce couplet
Compostez-moi, compostez-vous
Soyons productifs, fertiles et dynamiques
J'entrerai dans la vie de mes contemporains
En fracas comme j'en sortirai
Ajoutant du rouge au gris d'un lundi à Juvisy
Je n'aurai pas plus d'effet qu'un sanglier
Désolé pour le retard
Désolé pour le retard
Désolé pour le retard
Désolé pour le retard
Désolé pour le retard
Désolé pour le retard
Désolé pour le retard
Désolé pour le retard
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2. |
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Je ne souffre de rien
Ordinaire, comme un hiver
Froid et chiant à mourir
Je cherche des raisons de souffrir
Ma vie est si belle
Autour de moi tout se déchire
Santé, talent, travail, famille
Tout semble me réussir
Narcissique banal et heureux
Petit érotomane fringuant
Je jalouse les malheureux
Et admire les bons à rien
Je somatise sans cesse
Pour me donner l'air de ceux
Chez qui la douleur transperce
Que le vide et l'angoisse bercent
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3. |
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Au commencement, Dieu créa la Terre et y plaça une horde de singes affamés
Conduits par leurs instincts et vices les plus naturels
Ceux-ci survécurent tant et si bien qu'ils fondèrent des villages, des cités, des sociétés
Ils s'accommodèrent des violences des uns sur les autres, copulant lorsque la nature le leur rappelait
Persuadés d'être guidés par un organe de l'affection qui ne se trouvait être qu'une boule de chair sanglante
Parmi eux se trouvaient des individus convaincus d'être encore plus uniques que les autres: les artistes
A cause de leur capacités maigres mais existantes à esthétiser leurs innombrables malheurs
Les singes y prenant goût, chacun commença à tenter de tirer la couverture à soi
Vomissant son pathétique aux oreilles et aux yeux des autres
Dans une joyeuse atmosphère voyeuriste et pornocrate
Pour combler le vide ambiant et l'appel d'air qui se produisait en eux lorsqu'ils se retrouvaient seuls
Ils trouvèrent chacun un palliatif
La vénération, les drogues, l'idéologie et la politique camouflées en morale
L'argent, le sexe, la violence, ou encore l'attention des autres
Tout en gardant de plus en plus d'espace entre les uns et les autres
Ils développèrent les passions et les névroses les plus violentes
Les affections les plus vicieuses sous les apparences les plus travaillées
C'est ainsi que la race des singes vogue vers l'accomplissement ultime et total de son destin
Qui prendra la forme du spectacle d'un gigantesque suicide collectif
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4. |
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Dis-moi toi
Est-ce que tu m'aimes
Je n'aime que moi
Est-ce que tu m'aimes
Parfois je la croise dans la rue
Un jour blonde, brune, peu importe
Je n'aime que moi
Je crois qu'elle m'aime
Je rêve d'elle et moi
Elle m'envoie sans doute des lettres
Je n'aime que moi
Pourquoi est-ce que je ne les reçois pas ?
J'ai germé seul comme mes idées
La plus belle de la classe toujours dans mon lit (en rêve)
Je croise des regards, tout le temps, tous pour moi
On m'aime mais on ne se l'avoue pas
Comme une ortie parmi les ronces
Ils sont plus grands, plus forts, mais moi plus retors
Je gratte l'écorce comme un parasite
Je n'ai jamais aimé que moi
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5. |
obsessif
02:38
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Tout est à sa place quand ma tête y est
Un seul pas de côté
Plus rien ne tient debout
Je construis des cases, m'immole dedans
Petit j'avais de l'imagination
Maintenant j'en ai trop
Mais ma bouche reste close
Alors je m'invente des discussions
Ma tête est rangée comme ma chambre
Tout a sa place, tout rentre dans des petites cases que personne ne dérange
Mais certaines choses ne rentrent nul part
On dirait qu'il me manque une case
"C'est une obsession chez toi"
"Tu ne peux pas toujours avoir raison"
"Certaines choses ne sont pas justes"
"Calme-toi"
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6. |
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7. |
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Aujourd'hui tous les artistes sont déprimés
Je doute encore de mon talent
Je crois en mon bonheur aussi fort
Qu'un alcoolique croit être sobre
Je déteste les gens tristes
Ils me donneraient presque envie de mourir
Pour qu'ils achètent mes disques
Je suis forcé de m'inventer des histoires
On m'a dit qu'il n'y avait pas de Panthéon des Misérables
Qu'ils monteraient tous en enfer en même temps que moi
Ils s'arrachent la couronne et moi je m'arrache la gueule
Le roi des cons et l'Empereur des pleurs siègent à la même table
Je déteste les gens tristes
Je déteste les gens tristes
Leurs gueules de chiens antipathiques
J'y pense tellement que ça me rend triste
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8. |
orphée
04:05
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Je me sens comme Orphée
Mais quand je me retourne il n'y a personne
Comme un gosse oublié dans une voiture
Mais tout le monde m'observe par la vitre
Va-t-il survivre ? Va-t-il survivre ?
Va-t-elle le suivre ? Va-t-elle le suivre ?
Et quand mon corps fond au soleil
Je veux juste rentrer chez moi
Et le vent siffle à mes oreilles
Je veux juste rentrer chez moi
Je me sens comme Orphée
Mais les portes du succès restent fermées
Comme une star sortant un album posthume
Mais sans être encore décédé
Va-t-on en vendre ? Va-t-on en vendre ?
Je veux me vendre, je veux me vendre
Et quand mon corps fond au soleil
Je veux juste rentrer chez moi
Et le vent siffle à mes oreilles
Je veux juste rentrer chez moi
Je ne supporte plus le soleil
Je veux juste rentrer chez moi
Je vais m'arracher les oreilles
Je veux juste rentrer chez moi
Et quand mon corps nu noirci et meurtri par les rocs atteint enfin le bas de la falaise et s'écrase sur les eaux troubles, c'est une peinture d'un ocre rouge et profond qui éclabousse la toile rocheuse
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9. |
24/12/16
01:37
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Je me rendais en voiture chez quelqu'un, une femme manifestement
Arrivée devant la porte de son appartement qu'elle avait laissée entrebâillée, je vois des taches de sang sur le seuil
Je la pousse légèrement, elle s'ouvre sur une petit pièce avec un lavabo et un miroir à gauche
Pleins de sang eux aussi, comme le reste des meubles et de la pièce
Dont les murs étaient comme éclaboussés de rouge
Quand j'ai levé les yeux sur la femme qui habitait là
J'ai juste vu une dame très mate de peau, cheveux noirs attachés, robe grise
Mais très propre, sans aucune tâche ni sur son visage ni sur ses vêtements
Je lui ai dit qu'il y avait du sang jusque sur le seuil
Elle a poussé un long soupir et m'a regardée d'un air désespéré
Et à ce moment-là je me souviens l'avoir beaucoup aimée et avoir voulu l'aider
J'ai vu du coton à côté du lavabo et lui ai dit de patienter deux secondes
Le temps que je prépare de quoi la nettoyer
Alors qu'elle n'avait vraiment pas la moindre tâche sur elle
Mais elle me faisait pitié et je faisais tout pour lui paraître gentille
Après avoir mis de l'eau sur du coton, je me retourne
Et la femme en question avait le visage éraflé de tous les côtés
Il lui manquait l'œil gauche, sa robe dégoulinait de sang
Je me suis approchée d'elle et lui ai nettoyé le visage tout doucement
En lui répétant qu'elle était belle
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10. |
les gisants
09:36
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Et le soir dans mon lit
Je redeviens un enfant
J'ai tellement peur du noir
Qu'on m'oublie dans cette chambre
A m'en faire tourner la tête
Je ferme les yeux si fort
Et les nuages sont comme des rideaux
Devant ma fenêtre
A m'en faire tourner la tête
Je ferme les yeux si fort
Et les nuages sont comme des rideaux
Devant ma fenêtre
Je ne sais pas si tu es ma mère
Mais sers-moi fort ce soir
J'ai trop peur de disparaître
Dans mon sommeil
Je ne sais pas si tu es ma mère
Mais sers-moi fort ce soir
J'ai trop peur de disparaître
Dans mon sommeil
A demain, bonne nuit, dors bien
A demain, bonne nuit, dors bien
Les enfants sont comme des monstres
Et les adultes sont comme des hommes
Vicieux et violents
Vicieux et violents
Les enfants sont comme des monstres
Et les adultes sont comme des hommes
Vicieux et violents
Vicieux et violents
Penche-toi sur ma tombe
Et découvre que ce n'est qu'un lit, un livre
Vicieux et violent
Vicieux et violent
Penche-toi sur ma tombe
Et découvre que ce n'est qu'un lit, un livre
Vicieux et violent
Vicieux et violent
Et ma tête s'embrume tous les soirs
Je ne sais plus qui je veux être
Vicieux et violent
Vicieux et violent
Et ma tête s'embrume tous les soirs
Je ne sais plus qui je veux être
Vicieux et violent
Vicieux et violent
Et ma tête s'embrume tous les soirs
Je ne sais plus qui je veux être
Vicieux et violent
Vicieux et violent
Et ma tête s'embrume tous les soirs
Je ne sais plus qui je veux être
Vicieux et violent
Vicieux et violent
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11. |
orphée (démo été 2018)
03:40
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Gabriel Kröger France
Je fais de la musique dans ma chambre pour que tu puisses l'écouter dans la tienne.
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